Comme une vagabonde... [L]

Messages : 12 Points : 16 Date d'inscription : 12/12/2009 Age : 29

Comme une vagabonde...

; Libre

Je ne pourrais dire depuis combien de temps j'errais dans ce parc. Ni même comment j'y étais parvenue mais, me conaissant, ce n'était pas très surprenant. J'aimais les espaces verts, le calme, et paumée comme je suis, mon coeur avait décidé de me mener ici. C'est vrai quoi. Je suis arrivée ici comment ? Pas dans ce parc, je veux dire ici sur cette île. Le dernier souvenir que j'avais était celui de l'attaque du train, et toute cette histoire me rongeait l'esprit depuis que je m'étais retrouvée dans cette ville. J'ignorais dans quelle partie du monde j'étais, si ma mère savait que j'étais toujours en vie et si je retournerais un jour à ses côtés.
Je lâchais un long soupir, formant un léger nuage rapidement emporté par ce vent hivernal. Assise sur un banc, j'avais le regard perdu, vagabondant où bon lui semblait. Je regardais les autres, des personnes comme moi. C'était déjà ça, même si certains avait une allure de cadavre, si pâles que c'en était à peine croyable ! M'enfin, j'imagine que tout le monde n'aime pas le soleil... Le Soleil, qui prenait de plus en plus la fuite, laissant place à l'hiver et son manteau blanc. Une saison que j'adorais, il y a quelques temps.
J'allais être submergée par une vague de souvenirs douloureux quand un enfant fila devant moi, passant également dans une flaque d'eau que je n'avais même pas remarquée. Mon jean fut parsemé de tâches foncées et glaciales quand celle qui semblait être la mère du petit vint s'excuser auprès de moi. Quand elle fut partie, j'observais un peu plus les dégâts. Je n'allais pas mourir de froid, c'était sur, surtout que l'enfant était bien plus mouillé que moi, mais ça me dérangeais, et me balader avec un pantalon sale n'était pas vraiment mon truc non plus. Je sortis un mouchoir de ma poche et frotta énergiquement les tâches, afin de dégager le plus de saletés possible. Enfin, je me levai et partit le jeter quand je repensais à lui. Il m'avait tout de même éviter un moment pénible. Mes doigts caressèrent mon pendentif mais se rangèrent bien vite, et un fin sourire étira mes lèvres.
Je finis par me mettre à marcher sur le chemin du parc, le suivant malgré moi, errant comme une vagabonde. Je croisais les bras sous ma poitrine pour tenter de garder un maximum de chaleur. Je n'étais pas frileuse, mais par ce temps là je n'avais pas vraiment le courage de laisser mes mains pendre le long de mon corps, fouettée par le froid qui balayait le parc.

"Le Hasard Fait Parfois Mal Les Choses"

Les longues balades en solitaire. Ca c'est le bonheur. Enfin, ça aurait été le bonheur si y'avait pas eu autant de monde. Mais quelle idée j'avais eu de venir en plein jour ! Bref, là, j'étas au milieu de la foule et je détestais ça. C'est malin, je vais faire quoi moi si je me transforme en animal ? J'allais effrayer tous les humains du parc (eh oui, parmi tous les vampires, loup-garou et wolf-vampire y'avait encore des humains qui ignoraient l'existence de tous les "monstres"). Génial. Vraiment génial, bravo Stefan. C'est dans ces moments là où je voudrais que Pandora soit à mes côtés. M'enfin elle était pas là, ça servait à rien de ruminer...
Je marchais dans la petite allée qui faisait le tour du St James Park. C'est alors que je vis un petit marchand, au début il ne m'intéressa pas mais quand je vis les pommes d'amour qu'il y avait sur son étalage je ne résista pas et m'en acheta une. Ce que c'est bon, les pommes. Et en plus d'être rouge, celle-là était enrobée d'un délicieux nappage sucré dont je raffolais. Je me mis à la déguster, en pensant à Pandi'. On en achetait souvent ensemble, des pommes d'amour. Même qu'un jour, sans faire exprès, y'en avait une qui s'était accroché dans ses cheveux. On avait passé des heures et des heures à la retiré mais on avait bien rit. Ah, souvenirs...
Alors que je continuais mon petit chemin dans l'allée, j'aperçus une fille qui grellotait non loin. Je l'avais déjà remarqué avant, mais maintenant j'en étais sûr : cette fille errait un peu comme moi, sans vraiment rien faire d'autre que se balader, et encore... En plus elle suivait toujours la petite allée, comme moi. J'aurais bien voulu l'aborder mais, un frisson dans le dos et une gêne étrange m'en empêchait. C'est que toutes les filles me faisaient froid dans le dos (sauf Pandora bien sûr). J'étais pas un très grand... Comment dire... Pas un playboy, quoi. Juste un mec vraiment timide (ouais, je l'admet). Mais à chaque fois que je parlais avec elles, j'avais l'impression d'être en présence de quelque chose de rare... Les autres gars se foute souvent de moi à cause de ça. Mais après tout je m'en fiche, si ils ont un problème, ils viennent me voir hein, je les accueillerais à poingts ouverts.
Faut dire aussi que j'étais un vrai arbre. Super grand, quoi. Merci les loups-garous. Être un Wolf-Vampire n'avait pas arrangé mon teint blême. En plus j'étais un vrai spaghetti (ouah, quelle comparaison !), mais bon j'avais beau être mince j'étais quand même musclé, sans me vanter. Mais ce que j'aimais bien chez moi c'était mes yeux. D'un violet hypnotisant. Mais bon là, j'avais mis mes lentilles bleus pour ne pas effrayer les humains. Des lentilles d'un bleu entre le cobalt et l'outremer.
Enfin bon, ça n'arrangeais en rien mon problème de fille. Vu que j'osais pas lui parler, je continua à la suivre dans la petite allée. J'avais que ça à faire et puis après tout, elle viendrais peut-être me parler pour égayer un peu cette grise journée d'hiver...